Républicain Lorrain 10-11-04

Les squatters de Gallé expulsés

Les locaux de l'ancienne cristallerie d'Émile Gallé, à Nancy, squattés depuis le 30 octobre, sont libres. Les membres du collectif artistique alternatif ont quitté les lieux quelques heures avant l'intervention de la police, hier matin.

Une cinquantaine de policiers et autant de CRS ont investi, hier matin peu après 6 heures, l'ancienne cristallerie Gallé située au 82 du boulevard Jean-Jaurès à Nancy. Sous les ordres du commissaire divisionnaire Michel Ponsard-Chareyre, directeur départemental de la Sécurité publique, qui était accompagné d'un huissier de justice, les policiers ont rapidement occupé les locaux après avoir enfoncé une porte qui avait été barricadée.
Sur place, les forces de l'ordre n'ont rencontré aucune résistance. Et pour cause, le bâtiment était totalement désert. Les jeunes artistes et militants d'extrême gauche qui squattaient les lieux, 24 heures sur 24, avec l'intention de mettre en place un "centre culturel autogéré", avait quitté les lieux bien avant l'intervention de la police.

Sur les toits

Les occupants ont-ils été prévenus dans la soirée ou dans la nuit ? Il est vraisemblable que oui. Une pièce du rez-de-chaussée est, cependant, restée éclairée toute la nuit, laissant supposer que les squatters étaient encore présents. Quelques minutes avant l'intervention en masse de la police, un groupe de la BAC (brigade anti-criminalité) avait très furtivement investi les toits de l'immeuble.
En effet, sachant qu'ils pouvaient être délogés à tout moment depuis la décision d'expulsion prise par le tribunal de grande instance, les responsables avaient laissé entendre qu'ils gagneraient les toits pour tenter d'échapper à l'évacuation.
Rien ne s'est donc produit hier matin. Les policiers sont restés sur place jusqu'à l'intervention d'un serrurier qui a réparé les portes qui ont souffert au cours de l'effraction et de l'intervention des forces de l'ordre.
Selon le directeur de la Sécurité publique, quelques dégâts, notamment aux portes justement, ont été constatés, mais ils n'ont rien d'exceptionnel.

G. D.